Novembre 2021, le début d’un compte à rebours photographique vers la fin de mes règles, « mon cycle rouge ». Il est en cours.
En route vers la MÉNOPAUSE !
Avec mon sang, à chaque cycle, je demande à une personne de choisir un dessin, une trace à me faire sur le visage et une mise en situation simple. Je suis photographiée avec un peu de son histoire et de son imaginaire menstruel, qu’elle soit femme, homme, non genrée.
Ce travail est un marqueur ritualisé qui m’accompagne vers une fin. Je ne suis pas seule sur cette route où j’ai été fertile.
C’est aussi une exposition de l’intime qui transforme la péjoration sociale et patriarcale pesant sur le sang des règles, sur la ménopause, en un travail artistique de visibilité dont le processus de réalisation est partagé.
Cette chance d’avoir accès à son sang sans être blessée
Des hommes font couler le sang des autres pour exister ou donne-le-leur à la mort de la guerre en l’honneur de frontières.
De notre corps de femmes du sang coule un moment, régulièrement comme un souffle qui insuffle la vie. Mensuellement. Sensuellement. Pacifiquement.
Des vases communicants ?!
Leurs faisceaux sanguinaires éclairent une image où nous ne sommes pas.
Des vaisseaux fantômes transportent depuis trop longtemps un sang coagulé au fond d’un puit tari.
Il est grand temps aujourd’hui d’y fracasser ces vases qui ne communiquent pas et qui au mieux accueillent un bouquet de fleurs, orphelines de terre, pour une fucking fête des mères.
Il est temps de casser cette sale vaisselle sale et de nous laver de ce patriarcat qui nous suicide ensemble, nous en première ligne.
Notre sang est propre. Nourrissant il coule entre nos cuisses, sans coups acharnés pour se distinguer.
Quelle chance d’avoir accès à son sang sans être blessée ! Quelle chance d’être une femme !